Fâcheries et engouements

Fâcheries et engouements

vendredi 6 mars 2015

Veau aux hormones et pommes botoxées...

José Bové sur France Inter  ce matin s’exprimait sur la question du barrage de Sivens. Il m’est apparu plus mesuré que du temps de l’arrachage des cultures OGM    et du démontage du macdo de Millau... Néanmoins, le moustachu fustige avec véhémence la tendance aux méga exploitations qui n'ont plus rien d'agricole...

Des aliments en suffisance ?

Pour exemple, une exploitation aux États-Unis capable d'alimenter plus de 900 000 vaches en même temps (Bové a d'ailleurs lancé une pétition sur ces exploitations surdimensionnées). Il y a peu, on parlait en France de la ferme des Milles Vaches, sur les traces de sa cousine américaine, toujours avec d'une longueur d'avance. Les mille vaches du célèbre plateau cévenol, qui a fait les belles heures de l'écologie, ne doivent pas en revenir...
Certes, la planète ne sera bientôt plus en capacité d'alimenter tous ses habitants (9 milliards en 2050). Le problème est sérieux. Mais les solutions résident-elles dans une agriculture industrielle, ces exploitations inhumaines et ces produits bourrés d'hormones ou d'OGM ? Cela entraîne la disparition de l'agriculture paysanne et l'exode vers les villes. Voilà ce qui nous attend : de moins en moins de producteurs, des produits de mauvaise qualité et des villes qui n'ont plus la capacité d'absorber les populations qui ont quitté leurs terres.


Le jeunisme jusque dans les pommes

Dans un autre registre, mais toujours dans la même logique, un reportage au journal télévisé hier (suivi d'un magazine d'enquête je crois), nous montrait un producteur de pommes, très fier que ses fruits restent un an tout beaux. Grâce à un produit diffusé dans la chambre froide où elles sont conservées, les pommes sont rondes, belles, colorées durant quatre saisons. Des pommes toutes l'année. Lisses comme la pomme de Blanche-Neige. 
On ne connaît pas trop les conséquences sur la santé d'un tel traitement, mais les têtes de mort sur les panneaux à l'entrée du frigo n'augurent rien de bon... Selon une étude indépendante australienne (la seule qui existe), au bout d'un an, la pomme n'a plus aucune valeur nutritive, alors que le produit s'est diffusé dans tout le fruit.
Le consommateur est en partie responsable de cela. En effet, il n'a plus l'habitude de consommer des fruits et légumes moches, abîmés ou pas calibrés, et ce phénomène est source de gaspillage, comme si on avait besoin de cela. Pourtant, des initiatives existent, comme les gueules cassées ou les disco soupes. Il faudrait aussi que l'on se réhabitue à manger des fruits un peu fripés, à les retourner patiemment sur les clayettes comme on faisait il n'y a pas si longtemps.

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