Fâcheries et engouements

Fâcheries et engouements

vendredi 14 février 2014

Les municipales, une bataille de chiffonniers ?

Dans ma commune (ceux qui me connaissent sauront d’où je parle), il y a eu ce week-end des échauffourées entre bandes rivales de colleurs d’affiches pour leur candidat aux municipales, l’une se faisant fortement bousculer d’une part et l’autre finissant la séance de collage avec le seau de colle sur la tête… 

Plutôt minable…
Risible non ? Cela le serait si ce n’était pas le reflet d’un climat politique entretenu par certains. La guéguerre stérile et le règlement de comptes. Un fonctionnement très dichotomique : Tu dis blanc, je dis noir... Pas de compromis.
Certains quittent même le conseil municipal pour manifester leur désaccord, au lieu de participer au difficile exercice du débat pluriel qui, bien mené, rejaillit forcément sur la collectivité et toutes ses composantes.
Aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de penser que de tels faits, de telles tensions durant la campagne sont un symbole de la fragilité de notre démocratie. Les municipales sont des élections différentes, où l'on peut construire une politique sur un territoire lisible pour chacun, en dehors du cadre du gouvernement.

Débat = niveau ras des pâquerettes  
France Inter se déplace dans les villes pour tester la température à quelques semaines de l'échéance électorale. Cette semaine, c'était Strasbourg. Salle comble et chauffée à blanc dès 7 h du mat'. En lice (remarquez en français l'utilisation forcenée d'un vocabulaire belliqueux appliqué à la politique), le maire actuel (on dit maire sortant), favori, et l'ex-maire qui se représente pour regagner son siège. Belle initiative, mais échanges pathétiques. X dit : "Ça c'est faux". Y : "Non, c'est X qui ment, car blablabla". X : " Y a promis telle chose et ne l'a pas fait, nous, en revanche, nous allons..." Arrêtons ce manichéisme politique. La commune n'est pas un ring où, mandat après mandat, on y balaye d'une pichenette en y arrivant, ce que l'adversaire (en général, mais parfois quelqu'un du même "bord" ou presque) a mis sur pied sur plusieurs années. Les politiques publiques s'élaborent et surtout se concrétisent sur le long, voire très long, terme. Un maire va souvent avoir à mettre en place des projets poussés en avant par son adversaire d'hier.
 
Une continuité, pour le bien de la cité
Non, une politique de gauche n'est pas une politique de droite (surtout en ce moment avec les dérives extrémistes sur le genre, la justice, le couple...) – et réciproquement (encore que..., on soit en droit de se demander si...) – et ça nous le savons tous. Ce qui éloigne les citoyens de leur cité (au sens large), n'est-ce pas ce clivage permanent dans le discours et dans les actes : les habitants pris en otage des changements de cap des politiques.
Lors d'une réunion publique de l'équipe d'un candidat aux municipales, on a parlé des projets et réalisations qui prennent du temps (le fameux temps "long" de Braudel..., je sais faut pas exagérer). Pour exemple, les retombées sur la ville des aménagements du Grand Paris, avec l'arrivée du tram prévue pour 2023... D'autres évolutions, elles, se font dès maintenant, résultats du lien avec les habitants, par un dialogue au quotidien avec eux, sur le logement, les circulations, les projets solidaires... Une écoute au jour le jour, à ne pas rompre pour le bien de tous et de la cité.

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