Une soupe olfactiveLa fraise, le citron, la menthe des sirops de notre enfance ne nous suffisent plus.
Yaourt, thé, moutarde, biscuit, sel, confiture... sont parfumés à la pistache, aux fruits rouges, à la truffe au cédrat et gingembre...
Les jus sont "bigoût" et même le sacrosaint Coca Cola se décline à la cerise ou à la vanille. Lorsque j'étais enfant, seul le Fruité (qui s'en souvient ?) osait le double goût pomme-framboise, le savon était à la rigueur à la rose.
En cosmétique et en produits pour la maison, c'est pire !
L'acérola ou la papaye parfument le gel douche tour à tour rose translucide ou fluo opaque.
Le savon est à la camomille, au thé vert ou au concombre, le gloss à la mangue - il en a le goût et presque la teinte -, le masque hydratant est à la pêche, le gel exfoliant à la grenade, l'huile de massage à la pomme, l'eau micellaire à l'aloe vera, le shampoing à l'amande, le déodorant au bambou... et la liste est sans fin.
Nos sens ne risquent-il pas la perdition avec tous ces produits qui troublent l'impression première que ces derniers doivent nous procurer : l'onctuosité pour le yaourts, le pouvoir lavant pour le savon, le piquant pour la moutarde, le croquant pour la pomme...
Ne devrait-on pas mettre le holà à cette invasion de fruits, fleurs et légumes ou herbes fines dans les produits de notre quotidien ? D'autant que bien souvent, c'est un parfum de synthèse qui les modifie.
Que nous apporte cette opulence de fragrances dites "exotiques", l'impression d'une vie en couleurs ? De plus, nous deviendrions presque insensibles à la délicatesse de la coriandre, la puissance du gingembre, la fraîcheur de l'orange, au velouté de l'avocat...
Recherchons donc autant que possible la vraie nature des choses (goût, odeur, couleur), ne cédons pas à la surenchère olfactive des fabricants !
J'ai un certain souvenir d'un nouveau shampoing à la pomme, de mon premier chewing gum à la pêche. Doux plaisir que cette mémoire olfactive me transporte vers mes colonies de vacances de mon adolescence ou mes premiers amours. Mais surtout cela me donnait le sentiment d'indépendance, d'être celle qui décidait de mettre ou de ne pas mettre, de prendre ou de ne pas prendre. En gros de faire de ces nouveautés atypiques un moyen de séduction et d'originalité. Puis est venu l'opulence, le trop de tout, dans tout, la multitude d'odeur ou de gout dans un maximum de choses. Sirop pomme fruits rouge sarriette et thym, shampoing amande douce, fleur de jasmin et pivoine, vin rosé myrtille pamplemousse ou pèche ... Jusqu'à l'excès, préservatif gout fraise !? Overdose !
RépondreSupprimerLa surenchère de l'association de divers gouts, couleurs ou odeurs font se perdre l'authenticité de chacune. Laissons faire les virtuoses de fragrances qui savent doser harmonieusement pour créer un parfum ou même un plat.
Aujourd'hui, nous n'avons plus le choix de nos odeurs ; Essayez de trouver un vrai savon authentique. Nous n'avons plus le choix de nos couleurs ; Il faut respecter les tendances (taupe). Nous ne laissons plus le choix à notre palais ; Et si nous mangions un yaourt nature !!!
Mais pourquoi ce choix ? Certainement pour nous maintenir dans notre si séduisant rôle de grand consommateur !!!
Tu vas même plus loin, j'avais oublié les préservatifs parfumés...
SupprimerCe qui au départ était un plus - rendre la vie plus agréable, améliorer les sensations - ; envahit nos vies et transforme complètement nos sensations, difficile d'échapper à ces goûts rajoutés.