Fâcheries et engouements

Fâcheries et engouements

jeudi 17 janvier 2013

S'engager pour le logement

Les températures qui baissent partout en France et l'annonce dans les médias que les hébergements d'urgence sont surbookés et que la moitié seulement des appels au 115 sont satisfaits me ramène à une fâcherie automnale sur le logement et me donne envie de reprendre des propos échangés avec une amie... (ses propos sont en italique)

Ouvrir sa maison...
Nous, sommes-nous prêts à accueillir dans notre intérieur des gens qui dorment dehors ? Si oui : combien de nuits ? Jusqu’où va notre fraternité ? 
Pas plus tard qu'hier, un reportage à la télé faisait état de l'existence d'associations regroupant des personnes qui hébergent des personnes sans-logis (il existe même des sites centralisant toutes les offres). Des gens hébergent des sans-logis, ouvrent leur porte et partagent leur intimité avec une personne à qui ils offrent la chaleur de leur maison, quelques jours ou plus.
Il est difficile, pour celui qui est bien au chaud sous son toit, d’ouvrir sa maison et d’accueillir des personnes, on a de la peine à accepter la présence d’autrui chez soi. Chapeau à ceux qui font le pas. Moi je trouve ça difficile, ne m'en sens pas capable. Pas capable non plus d'y entraîner les miens.
Cela changerait pourtant beaucoup, si nous étions plus enclins à ouvrir nos portes aux autres, comme ces personnes du reportage : il y avait un couple avec un enfant et un homme qui avait vécu plusieurs années dans sa voiture tout en travaillant (un postier, comme quoi, cela n'arrive pas qu'aux autres) et pour qui c'était évident de prêter sa maison maintenant qu'il était sorti d'affaire.

Une volonté politique 
Mais est-ce que la solution vient de la solidarité à tous les niveaux (ouvrir sa porte, militer au DAL ou dans d'autres associations, donner des sous pour des nuits d'hôtel...), du civisme, de la chasse aux filous (les vendeurs de sommeil, les propriétaires escrocs) ou d’une politique de l’habitat cohérente, durable ? Tout à la fois je pense. Il faut la réelle volonté politique - qui ne veut pas dire assistanat -  de ne plus permettre que des gens soient à l’abandon. Quand on sait que la loi sur l’encadrement des loyers n'est pas passée, parce que certains disent que si l’on encadre, les propriétaires ne loueront plus, qu’ils préfèrent garder leur appart vide... moi j’ai envie de tout casser. De plus, un propriétaire parisien gagne plus à louer son appartement en meublé à des touristes plutôt qu’à des familles plus ou moins solvables. Des milliers de mètres carrés du 9e arrondissement (et ailleurs !) sont vides, appartiennent aux assureurs, aux banquiers...

Faire rejouer les solidarités
Je suis pour la réquisition des logement vides (soit dit en passant, ce n'est pas un cadeau, une réquisition est réglementée, ce n'est pas gratuit, il y a un loyer à payer, les travaux à faire, les charges à assurer). 
Et puis, du fait de l’urbanisation, des exodes, les solidarités de voisinage, de quartier jouent moins. Même les solidarités familiales ou communautaires ne jouent pas toujours, sauf peut-être avec les sans-papiers qui trouvent plus facilement un hébergement chez un proche ou quelqu’un de leur pays. Heureusement, il y a aussi ce réseau associatif très étendu partout qui s’appuie sur ses structures pour aider à trouver des solutions. Des associations gèrent des logements, des foyers, des logements passerelles... Mais il y a tellement de boulot, ne nous détournons pas de cette grave question.

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