Fâcheries et engouements

Fâcheries et engouements

jeudi 5 juillet 2012

Demos : Les "quartiers" à Pleyel

Je vous raconte vite fait un très beau moment musical passé en compagnie de 450 instrumentistes franciliens de 7 à 14 ans et de nombreux musiciens (profs et élèves d'écoles de musique), à la salle Pleyel dans le cadre du projet Demos. 

Demos, c'est quoi ça ?*
C'est un dispositif culturel (avec plein de partenaires) qui fait arriver la musique (classique) là où elle n'a pas coutume d'être. 
Depuis 3 ans, des groupes d'enfants apprennent un instrument qui leur est laissé en prêt et travaillent les morceaux d'un répertoire mis en commun à l'occasion de deux concerts, à la salle Pleyel.
Il y a le groupe du 92 (dont deux groupes de Colombes), celui du 91 et 94, ceux du 93 et du 75, interprétant chacun, dans le cadre d'un orchestre, trois morceaux travaillés durant l'année en petit effectif : Beethoven, Prokofiev, Piazzola, des musiques de films...  
Ils n'ont peur de rien. Les morceaux ont été arrangés spécialement pour les enfants, les musiciens pro les soutiennent. Le résultat est saisissant.

L'émotion à fleur de peau
Tous ces loulous sur scène, dignes et concentrés, nous ont communiqué une sacrée émotion, une petite dose de bonheur partagé, où l'on a envie de pleurer sans trop savoir pourquoi...
Et même si tous ne continueront pas l'an prochain, ces 450 enfants auront goûté à quelque chose qui ne les quittera pas de sitôt et sauront que cela n'est pas réservé à d'autres. 
Demos connaît aussi ses critiqueurs qui disent que, pour ces 450-là, combien n'y ont pas accès. 
Juste. 
Mais c'est comme toutes ces filières d'excellence (comme les conventions Zep-Sciences Po, par exemple, qui sont loin d'être à la portée de tous les lycéens). Il y a une effet d'entraînement, une émulation qui fait changer des choses, qui stimule tout le monde, qui redonne de la fierté.

Se sentir libres et ensemble
Une femme a expliqué la mise en place de ce projet, les résistances, les difficultés (faire accepter l'idée à certaines familles, prendre soin de son instrument, coordonner l'opération, abandonner des habitudes d'apprentissage pour les enseignants...).
Des responsables de centres sociaux et culturels ont dit que Mozart (ou d'autres figures de la culture bien sûr) pouvait s'arrêter en bas des cages d'escalier, qu'il n'y avait pas de raison à ce que certains lieux et ceux qui les habitent soient systématiquement écartés des offres culturelles.
Des interviews d'enfants aussi : Une petite fille disant combien elle se sentait libre en prenant son violon, un autre parlant de l'importance de jouer ensemble...

*Vous en saurez plus en jetant un œil par là : le Média citoyen de Colombes et Colomblog.

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