Dur, dur l'exercice politique !

Quel regard porter sur l'accession au pouvoir à la tête de l'État ? Le Président et son Premier Ministre doivent-ils être amis ou ennemis, ou du moins fortement liés ? Entre service de l'État et ambition, comment ne pas perdre la tête lorsqu'on se retrouve à celle d'un ministère ? 

Sous les projecteurs

Autant de questions ravivées par l'actualité après le 6 mai et les projecteurs braqués sur les éventuelles hésitations d'Hollande, les trébuchements d'Ayrault, les soi-disant erreurs d'appréciation de Cécile Duflot ou les coups de gueule de Montebourg. 

Deux films revus maintenant, à la fois avec le recul et dans le feu de l'action, m'ont inspiré cette réflexion, La Conquête de Xavier Durringer et Pater d'Alain Cavalier.  

La lutte pour le pouvoir

Le premier, efficace, un Podalydès, excellent dans l'évocation de Nicolas Sarkozy, un rythme rapide, des dialogues ciselés, parfois durs à suivre, des tranches de vie française à notre portée.

Il montre comment le Président a joué ses pions, n'hésitant pas à faire des entourloupes. La politique est un combat (ou presque), et tous les coups sont permis. Les protagonistes sont de fins stratèges sans pitié (Chirac n'est vraiment pas un agneau !), l'UMP est un vaste panier de crabes. La rupture avec Cécilia, qui semble avoir façonné l'homo politicus qu'est devenu Sarkozy, rend ce dernier plus humain.

De la réflexion naît l'action ?

Le second, lent, spontané, une réflexion intime, presque un non-film, et la mise en place progressive d'un rapport politique entre les deux hommes, patiemment dans l'écoute et le questionnement. Pas un film, un making-off, une discussion de gastronomes - un film étrange vraiment ! -, tente de démontrer que l'exercice de l'État est avant tout affaire de cohérence, de cohésion, d'honnêteté. Le thème phare des discussions entre les deux hommes (Lindon et Cavalier, respectivement Premier Ministre et Président), celui de l'échelle des salaires (1 à 10 ou 1 à 15) est vraiment intéressant et d'actualité.

Ce qui est sûr, c'est que je les ai regardés et appréciés d'une manière tout à fait différente, éclairés qu'ils m'apparaissaient par l'actualité ! À nous d'observer les hommes et femmes de la politique dans ce deuxième round des législatives. Soyons vigilants, parlons-leur aussi.