Trop de la chance !

En vélo. 

J'agite mon petit bras à gauche en arrivant en haut du pont de Levallois pour signaler que je tourne. C'est un endroit que j'aime moyen, car les voitures prennent de la vitesse après le feu.

Une voiture n'a pas, mais alors pas du tout, envie de me céder le passage et nous avons un échange appuyé de regards.


J'insiste. Après tout, je viens de droite !
Jusqu'au dernier moment, c'est la joute. Je passe devant à un cheveu (20 centimètres peut-être).

Une fois passée, je m'arrête un peu énervée, me retourne et lui crie : "et la priorité ?". 

Elle s'arrête aussi (c'est une dame.), le visage sorti par la fenêtre et m'interpelle avec colère : "Madame, madame, de quoi vous plaignez-vous ? Vous êtes encore debout !"

Vraiment, je suis une grosse chanceuse !

J'ai juste eu le temps d'apercevoir, avant qu'elle ne redémarre en trombe, l'ombre d'un siège auto à l'arrière de sa voiture. Si elle m'en avait laissé le temps, j'aurais pu lui dire que quand son occupant arpentera les rues en vélo, elle y repensera peut-être...