Fâcheries et engouements

Fâcheries et engouements

dimanche 1 avril 2012

Reprendre le temps... au temps

À bas la dictature de l'urgence !
Le retour du printemps et l'envie de flâner me renvoient à un thème avec lequel je chemine depuis quelques années, et qui me passionne, tant au plan personnel que par rapport à la société et à l'évolution des idées : dans quel temps vivons-nous, quel sens ce temps a-t-il ? Et mon temps à moi ?
Au hasard d'une discussion, j'ai découvert La Dictature de l'urgence de Gilles Filchenstein, livre sorti il y a un moment. Pas encore lu à fond, mais le propos est vraiment intéressant. On peut l'écouter en parler ici.

Comprimer le temps à l'excès
Filchenstein y passe au crible les différents temps de notre humanité et leur sens. 
On comprend bien le propos. Il suffit de regarder combien en quelques décennies les nouvelles technologies ont changé nos vies, nos métiers, et l'électroménager celle des mères de famille des années 50... Je ne vais pas tout énumérer, mais si on y regarde bien, tout passe aujourd'hui par le tamis de la vitesse supersonique. 
Et je ne vous parle pas du temps économique où l'on peut chambouler l'équilibre financier d'un pays par un clic, ni du temps politique dont on voit bien - et Sarkozy en est la caricature, voulant qu'on écrive une loi dès qu'une idée lui vient en tête - qu'il se déroule en ultra accéléré, la crise financière ayant encore accentué ce mouvement. je ne dis pas non plus que cette réactivité n'est pas utile, mais il y a des limites ! Mitterrand, lui, disait qu'il fallait donner du temps au temps. Autres temps... autres... présidents.

Ralentir : l'objectif
Ce temps accéléré omniprésent est contesté de multiples parts,  adeptes du lien social et du temps partagé, écologistes, chantres de la décroissance et de la "slowfood", opposants à l'ultra-libéralisme et au profit démesuré...
Pour moi, le temps gagné se mesure à de petites choses. Comme s'efforcer de ne pas prendre de décision sur le champ, s'octroyer quelques minutes à paresser sur un banc, faire des projets sur le long terme, consommer différemment, lire...
Regardons-nous un peu : on n'a jamais le temps, pressés que nous sommes, dans tous les domaines de nos vies, à élaborer des stratégies pour faire toujours plus. Quelle est la finalité de cette agitation ?

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