Le poids de la couronne

God save the Queen !

Plusieurs films évoquent cette étrangeté sociologique que représente pour nous, bouffeurs de cuisses de grenouille, la reine d'Angleterre et sa famille. Certes, de nombreux pays européens ont aussi leur souverain (la Belgique, l'Espagne, les Pays-Bas, entre autres), mais ces derniers semblent plus "normaux" (pour utiliser ce mot dans l'air du temps) et passent presque inaperçus.
Difficile à comprendre, ce rapport étroit qu'entretiennent les Anglais avec leurs têtes couronnées. Les festivités à l'occasion du jubilé de la reine ont été là pour le rappeler.

Le Discours d'un roi 

Avec Colin Firth, dans le rôle du roi George VI, ce film évoque ce sujet, mais pas seulement. Au début de la Seconde Guerre mondiale, ce dernier monte sur le trône alors qu'il n'y était pas préparé et doit surmonter le terrible bégaiement qui l'empêche de s'exprimer. Le film est centré sur le combat personnel que mène le roi pour y arriver. Il est aidé en cela par un thérapeute hors normes et son épouse, femme d'une énergie incroyable, Helena Bonham Carter. On perçoit le poids de l'étiquette, la lourdeur du protocole et ce lien (irrationnel et puissant) entre le peuple britannique et leur roi. Le Discours d'un roi montre les pesanteurs de la royauté (formules de politesse hyper codées pour s'adresser aux souverains, l'organisation des cérémonies du sacre de George VI...)

Reine pour la vie...
On voit dans le film de Tom Hooper se dessiner le destin de la petite Elisabeth, qui deviendra reine d'Angleterre, alors qu'elle est encore jeune femme à la mort de son père. Être reine, une destinée fantasmée par de nombreuses femmes. Mais  rôle à remplir par elle à chaque seconde depuis plus de 50 ans maintenant.
Le film de Stephen Frears The Queen est un focus sur ce règne au moment de la mort de Lady Di. Il montre comment cet événement a bouleversé le pays et obligé la reine à changer et à prendre en considération ce phénomène... pas très politique. Mélange de fiction et d'archives, ce film témoigne de l'immense tendresse qu'avaient les Britanniques pour Diana et de la difficulté pour la souveraine à accepter ces élans si peu protocolaires.