Fâcheries et engouements

Fâcheries et engouements

samedi 11 février 2012

Laissez passer les élèves par les petites rues de Colombes !

Par quel bout prendre cette histoire ?
Il y a un mois, j'ai été alertée d'un truc par des copines (parents d'élèves au collège où étaient mes filles et qui continuent de porter le flambeau de la défense des conditions d'enseignement et d'accueil de nos loulous).
Des riverains d'une petite rue à côté du collège veulent faire placer des portillons pour empêcher le passage dans ladite rue, car des jeunes (collégiens ? jeunes descolarisés ?), trouvant le coin propice, y font des conneries.
Je me souviens que ma fille aînée s'était faite embêter avec des amis un soir d'hiver en sortant du collège. Cela ne date pas d'hier (6 ou 7 ans au moins) et, pour rassurer nos jeunes et pour que le problème soit pris en charge, nous avions alors fait des courriers, demandé qu'on en parle au sein du collège, des rondes de policiers, un éclairage ad hoc, et - même si cela nous faisait un peu mal au ventre - la pose d'une caméra.
C'est embêtant, car le chemin de l'école (et tous les chemins d'ailleurs) doit être sûr et nos enfants ou jeunes sereins dans leurs déplacements. 
De même, les habitants souffrent des nuisances subies, bruits, dépradations, railleries.  
Certes, nos ados ne sont pas les rois de la discrétion, pas toujours très malins dans leurs blagues  lorsqu'ils sortent de cours à plusieurs... mais quel piteux exemple de gestion du problème : Les portillons seront fermés aux heures de passage de nos enfants et ouverts quand ils ne sont pas là ! 
Tout ça pourquoi ? À cause d'un riverain manipulateur et de quelques éléments incontrôlés (pas incontrôlables si l'on s'y attelait vraiment ; là je parle des mesures éducatives qui devraient être déployées pour empêcher la sortie de route de trop nombreux élèves chaque année). 

Communication inexistante
Au collège, on a appris par hasard (une riveraine opposée à la pose de portillons, merci à elle) le projet des riverains et, par la même occasion, que le projet avait été validé en mairie... 
Des échanges, des discussions, de la concertation ? Point !
Conséquence : Les collégiens et aussi les écoliers de l'école élémentaire voisine contraints de faire le tour par le boulevard. Outre le temps perdu, les conditions de sécurité sont nettement moindres que par la petite rue, où l'on peut marcher tranquillement, circuler en trottinette ou en vélo. 
N'était-il pas possible de dialoguer avec l'équipe du collège, de se rencontrer, échanger des points de vue, parler du vécu de chacun, pour trouver une solution qui prenne en compte tout le monde ?
Au lieu de cela, une partie des riverains suivant comme un seul homme l'initiateur du projet, plus une autre partie manipulée par ce dernier - par une vraie-fausse pétition cet été -, décide de la privatisation de l'avenue, alors qu'une troisième partie n'est pas du tout du tout d'accord.

Vivre-ensemble à Colombes ?
Le maire ne s'est pas opposé au projet, au motif que cette avenue est privée et qu'on ne peut rien faire ! 
Certes, mais cela vaudrait-il pour toutes les allées et avenues qui drainent Colombes et dont la ville s'enorgueillit, car elles permettent des circulations transversales (voir le plan de déplacement de Colombes et son objectif 1 : "Diminuer et apaiser le trafic dans les zones résidentielles") ?
Prenons garde de voir fleurir des portillons dans toutes les avenues de la ville, des miradors pour pister les jeunes qui s'aventureraient à les traverser. Bientôt une protection de la propriété privée à l'américaine ?
Quelle belle illustration du vivre-ensemble, dont la municipalité semblait avoir fait son slogan ! 
Il est vrai que c'est un exercice difficile à atteindre. Chacun l'expérimente dans sa famille, à l'école ou au travail. Il est fait d'écoute, d'échanges et de compromis. Et une ville doit accueillir tous les membres de sa famille, des plus jeunes aux plus impétueux...

Le débat est ouvert
Même si je sais bien qu'il existe, dans d'autres lieux de notre ville, des nœuds de violences beaucoup plus inextricables et préoccupants, l'exemple de cette avenue me semble assez emblématique. 
On aurait dû se parler avant pour arriver à une solution médiane et pas accepter une proposition suggérant que nos enfants sont des enragés... 
On ne veut pas d'une ville où l'on prônerait le modèle qui consisterait à s'enfermer pour ne pas être en contact avec ceux qui seraient différents de nous (par l'âge, le porte-monnaie, l'origine pendant qu'on y est !). De fait, des clivages existent déjà entre les quartiers, entre les parties d'un même quartier, ne les accroissons pas !
De cette ville, on ne veut pas.

L'affaire n'est pas close, un rendez-vous s'est tenu en mairie début février réunissant toutes les parties concernées. Des discussions sont en cours, un recours gracieux a été déposé par les associations de parents d'élèves, et des points restant flous doivent être éclaircis... 
On peut encore signer la Pétition. 
On se tient au courant.


2 commentaires:

  1. Et que l'on soit bien d'accord, les "portillons" en question, s'ils sont posés, feraient 3,20m de haut et complètement opaques !! Manque plus que les miradors et les bergers allemands !!

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  2. Pour moi, les 2 choses les plus regrettables : l'absence de concertation + le fait de laisser un petit groupe de personnes privées gérer une question de sécurité publique...

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