Fâcheries et engouements

Fâcheries et engouements

samedi 18 juin 2011

La Chambre des officiers

 
Tiré du roman éponyme de Marc Dugain,  ce film de François Dupeyron m'a complètement bouleversée.


Au début de la Première Guerre mondiale, un jeune officier se prend un obus en pleine tête. Il est alors transporté dans la chambre des officiers au premier étage de l'hôpital du val de Grâce, à Paris. 
La mâchoire explosée, il prend conscience dans ce lieu relativement protégé de ce qu'il est devenu. Avec d'autres gueules cassées, des destins cabossés comme lui, il réapprend la vie, l'amitié et reprend courage pour affronter le regard de l'autre, puis la rue.

C'est violent : la boucherie de 14-18.

C'est cruel : la difficulté pour l'œil extérieur d'accepter la différence, la blessure, la laideur.

C'est un petit plaidoyer pacifiste : certains s'élèvent contre la guerre, osant l'hypothèse qu'elle est absurde, inutile.

C'est douloureux : lorsque ces hommes qui souffrent, l'un après l'autre tentent de mettre fin à leurs jours, tant il leur est dur d'accepter qui ils sont devenus.

C'est émouvant avec des scènes d'une incroyable tendresse, comme celles où l'infirmière dans ses gestes montre qu'elle voit la beauté des blessés qu'elle soigne malgré les plaies, la douleur, les râles.

C'est marquant, car cela nous renvoie à l'Histoire, pour ma génération, à nos grands-parents, qui ont vécu ce carnage. Cela nous renvoie aussi à notre (in)aptitude à accepter la différence.


1 commentaire:

  1. oh oui alors , ce film est génial !
    mieux que le livre je ne sais pas il faudrais que je le relise mais en tout cas ça fait beaucoup beaucoup réfléchir sur le regard de l'autre sur la difficulté d'accepter soi-même ses différences ... ouille ouille ouille!

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